AUBRY PATRONNE DE LILLE

Portrait d'une énarque proche du patronat, qui s'est drapée de bleu pour les municipales. Vous avez dit «socialiste» ?

 

Elevée à l'institut privé Saint Pierre de Fourier, école huppée de Paris, elle atterrit tout naturellement à Sciences Po puis à l'ENA.

Haut fonctionnaire, elle intègre le ministère du travail car elle pensait «qu'à la fois sa formation économique lui permettait d'entrer dans un ministère qui était extrêmement social, et se disant que la France avait un retard assez grand dans la façon de traiter le capital humain en entreprise»

 

Puis elle décide de rejoindre une grande entreprise et devient directrice générale chez Péchiney pendant trois ans.

Sans l'empêcher, au passage, d'adhérer au parti socialiste.

Vient alors le choix de sa vie : entrer ou non «en politique».


Elle s'explique : «J'avais un engagement vis à vis de Jean Gandois et j'avais un boulot passionnant, il m'avait fait confiance chez Péchiney »

 

Gandois est alors le boss de Péchiney.

Quelques temps plus tard, il préside aux destinées du CNPF (ancêtre du MEDEF).

Pile ou face? En 1991, elle devient ministre de l'emploi sous le gouvernement Cresson, sans jamais avoir été élue.

Puis c'est la victoire de la droite en 1993.

Plutôt que d'aller railler sur les bancs de l'assemblée, elle crée une fondation, «FACE» (Fondation Agir Contre l'Exclusion).

Plusieurs grands patrons lui apportent quelques dizaines de millions de francs, dont Danone.

 

Darty, Manpower, AXA, le Club Méditerranée, etc. Objectif : rassembler des entreprises locales et nationales «souhaitant s’inscrire dans une relation dynamique avec leur environnement social».

Depuis, d'autres entreprises très «sociales» ont mis la main au portefeuille : Mac Donald's, Adecco, Carrefour, Décathlon.

Toujours dans le même esprit, se faire une bonne pub à moindre frais sur le thème de la lutte contre l'exclusion, et faire ainsi diversion sur leur bonne gestion d'entreprise : intérim à gogo, contrats précaires, «réduction des coûts», muselage des syndicats, profits maximum.

 

Martine, le contrat de confiance

 

C'est le déclic, Aubry se pose «la question du mandat électoral, considérant qu'il fallait avoir un mandat électoral si on voulait faire de la politique »

 

Quel courage...

Plusieurs grandes villes lui sont gentiment proposées par la direction du PS.

Mais elle décide de débarquer à Lille pour seconder Mauroy lors de la campagne municipale qui 'annonce.

Son fidèle lieutenant, c'est «Pierre le Jolis de Villiers de Saintignon» (il est né comte).

Aujourd'hui n°2 de la mairie, celui-ci se définit davantage comme «un homme d'entreprise».

Ancien cadre de chez Darty, il est soutenu par une partie du patronat du Nord.

Au Conseil Régional, il subit une «volée de bois rouge» en juin 2006 pour sa politique d'aide aux entreprises qui licencient

 

Parachutée dans le Nord, Aubry peine à pénétrer les réseaux lillois.

Elle se fait donc les siens en embauchant l'avocat Brochen pour la culture, Da Sylva pour les patrons et Polliautre pour les écolos et la gauche du PS

... ou Walid Hanna, un médecin qui a soutenu la candidature lilloise d’Alex Türk (RPR) en 1995.

En 2001, elle l'emporte de justesse avec 49% des voix, grâce au maintien du FN au 2ème tour

 

Compte tenu de l'abstention record, Aubry est devenue maire de Lille avec le soutien de moins du quart des électeurs et électrices...


Après avoir perdu la 5ème circonscription en 2002 (c'était pourtant un fief du PS), elle se frite avec Mauroy sur le grand stade et les dernières législatives.

Pour espérer devenir patronne de Lille Métropole,  c’était pas le meilleur moyen...

Le “Rougeaud de Lille” ira se plaindre à la direction nationale du PS

« Elle m'a fait beaucoup de mal »...  Il rajouta : « Elle ne sait pas y faire avec les gens du Nord », etc. (L'Express du 06/04/2006)

 

A lire

La campagne de Martine Aubry lors des élections municipales de Lille en 2001, Lefebvre Wilfried et Lecocq Olivier, mémoire de DEA, IEP, 2001, dir. P.Mathiot.

 

Le petit théâtre de Pierre Mauroy, Marc Prévost, Edition Les Lumières de Lille, 2007.

 

 

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